Enseignant, le métier le plus pénible ?

Mercredi 22 avril 2015, jour de grève dans les services publics en Belgique. Par « services publics », on entend administrations communales, transports, police, hôpitaux même… et aussi l’enseignement.

( Encore ) une grève ?

À l’appel de la FGTB, une grève était donc organisée pour protester ( une fois de plus, diront certains ) contre les mesures décidées par le Gouvernement fédéral de Charles Michel : saut d’index ( autrement dit, les salaires n’augmenteront pas ), augmentation de l’âge légal de la pension ( à terme 67 au lieu de 65 ans ), suppression de la « bonification diplôme » ( les années d’études ne comptent plus comme années de travail, donc la carrière augmente ) ont été largement évoqués ce jour.

Il est rare qu’une grève soit bien accueillie ; celle-ci n’a ( évidemment ) pas fait que des heureux. Cependant, il existe bien peu de façons de faire entendre ses revendications au Gouvernement qui, il faut bien l’admettre, fait la sourde oreille et « ignore » les accords conclus entre partenaires sociaux ( patrons et syndicats ).

 

La Ministre Milquet prend la parole…

Dans ce contexte, la Ministre de l’Enseignement en Communauté française s’est exprimé aujourd’hui. Elle a ainsi dénoncé un allongement « honteux » de la carrière des enseignants, qui devront travailler à terme au moins 6  ans de plus.

 

… et les réactions du public ne s(e f)ont pas (at)tendre(s) !

Exit donc ce fameux régime « favorable » des prépensions dans l’enseignement.

Rien de tel que ce genre de nouvelles pour faire réagir le public ( comprenez : la société, les non-enseignants ). Un petit tour sur les commentaires d’articles sur la question permet de constater que :

  • les enseignants peuvent bien travailler jusqu’à 67 ans devant une classe, mais pas les ouvriers qui auront du mal avec leur brouette ;
  • les enseignants ont de toutes façons le « monopole des congés » ( oui, je l’ai lu, ça… ), pas celui de la pénibilité – d’ailleurs, ils ont une demi-année de congés ( j’ai lu aussi ! ) ;
  • les enseignants ont un statut de privilégiés ;
  • les enseignants se la coulent douce ;
  • les enseignants devaient être soumis aux conditions du privé ;

Bref, comme à chaque fois ou presque qu’on parle d’enseignement, ce sont les mêmes clichés qui reviennent, les mêmes reproches, les mêmes commentaires envieux, …

Comme d’habitude, dirai-je, la société a encore et toujours aussi peu de considération envers une profession qui, somme toute, est essentielle. Si les quelques clichés que j’ai repris ci-avant ne sont le fait que d’une minorité, il serait tout doucement temps ( oserais-je dire « urgent » ) que la majorité prenne la parole pour qu’un autre son de cloche, d’autres considérations se fassent entendre.

Mais passons…

 

Le métier d’enseignant est-il le plus pénible?

Le métier d’enseignant est-il le plus pénible ? Pénible au point de ne pas pouvoir souffrir de reproches ? D’être le seul qui devait être épargné ? D’être le seul à pouvoir bénéficier d’avantages ?

Le plus pénible, je ne pense pas. C’est indéniable qu’être dans le bruit toute la journée n’est pas le plus facile. Qu’une institutrice maternelle n’aura plus la forme nécessaire pour s’occuper de petits bouts de deux ans à 57 ans ( imaginez à 67… ). Qu’un professeur aura plus de mal à s’occuper d’adolescents de 15 ans à ses 50 ans…

Tout comme je vois mal une infirmière s’occuper de patients en fin de carrière. Un maçon monter un mur aussi facilement à 50 ans qu’à 20 ans… On peut multiplier les exemples, mais je ne pense pas que cela servirait à grand-chose.

Ce qui serait bien, c’est que chacun arrête de penser que l’herbe est plus verte ailleurs. Que son métier est plus pénible que celui de son voisin.
On ne peut pas comparer des pommes et des poires, ne comparons pas les métiers. Chacun d’entre eux comporte ses avantages et ses difficultés.

Rien n’empêche d’ailleurs quelqu’un de se réorienter ( pourquoi pas dans l’enseignement, tiens, il y a justement pénurie, paraît-il… ).

 

Non, enseignant n’est pas le métier le plus pénible. Il souffre certainement d’une image négative, véhiculée par des stéréotypes qui ont la vie dure.
Mais, au final, il le serait déjà nettement moins si on le respectait un peu plus…

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Une réponse à Enseignant, le métier le plus pénible ?

  1. Canton dit :

    Totalement vrai!

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